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Biomimétisme : s’inspirer de la nature pour innover durablement

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Telle les fils de soie d’une toile d’araignée, dix fois plus résistants que le Kevlar, la biodiversité est redoutablement équipée pour faire face à la vie. Et représente en ce sens une source d’inspiration infinie pour l’Homme. 

Le biomimétisme est une pratique qui consiste à s’inspirer du vivant – ses formes, ses matières et ses propriétés – pour apporter des réponses concrètes aux challenges rencontrés par l’Homme. Un concept qui intéresse de plus en plus d’entreprises, tant les possibilités sont infinies et les impacts (potentiellement) grands.

Observer et de reproduire

Ainsi, pour trouver la solution à un problème, il suffit d’observer la nature : elle a certainement déjà rencontré les mêmes difficultés… et imaginé une réponse il y a plusieurs milliers d’années ! Voilà comment pourrait se définir le biomimétisme. Entendant réconcilier progrès et respect de l’environnement tout en reconnaissant l’humilité de l’Homme face à la nature, cette démarche a été théorisée en 1998 par la biologiste américaine Janine Benyus. 

Inside Aparte Biomimetisme

Mais il faut dire que ce concept ne date pas d’hier. Si le Velcro, créé en 1957 en reproduisant les propriétés de la bardane (qui s’accroche aux tissus pour se déplacer et assurer sa pérennité), est l’exemple le plus célèbre sur le sujet, une quantité d’autres inventions se sont inspirées de la résilience de Dame Nature pour voir le jour. Prenons par exemple les peintures hydrophobes inspirées de la fleur de lotus, dont les pétales empêchant l’adhésion de particules ; ou le train Shinkansen 500 au Japon, dont le nouveau design à “bec” pointu (à l’image de celui du martin-pêcheur !) a permis la réduction de la consommation électrique de 15 % tout en diminuant drastiquement la nuisance sonore causée par la vitesse du train.

Le biomimétisme est donc moins à l’écart de nos vies qu’on ne l’imagine !

Quand biomimétisme rime avec futurisme

Face aux challenges écologiques auxquels notre société est confrontée, le biomimétisme séduit plus que jamais les scientifiques et entrepreneurs. Et pour cause : la nature est la seule à être capable de produire sans consommer, et puise sa créativité dans la contrainte, s’adaptant toujours à son environnement. Elle représente donc la solution la plus viable pour ne pas utiliser plus d’énergies fossiles ou produire davantage de déchets.

Les dernières innovations en la matière laissent en effet entrevoir un monde plus vertueux où la nature joue un rôle central dans le bien-être humain. Comme en témoignent les deux exemples suivants.

  • Des algues thermo-régulatrices sur les façades de bâtiments

La nouvelle lubie des architectes ? Installer des murs en plancton sur nos maisons. Si saugrenue que l’idée puisse paraître, elle est pourtant loin d’être anecdotique. Les biofaçades – soit des aquariums contenus dans un double vitrage posé directement sur la surface de la façade – servent en effet d’enveloppe au bâtiment qu’elles recouvrent, améliorant ainsi son isolation : elles agissent en hiver comme une serre en accumulant l’énergie solaire, et ventilent et rafraîchissent la structure en été. Un autre atout de taille : consommant le dioxyde de carbone, les algues produisent de l’oxygène et participent ainsi directement à la dépollution de l’environnement urbain. En somme, elles ont tout bon !

  • Une technologie antibactérienne inspirée de la peau des requins

Véritables miracles de la nature, les requins fascinent à plus d’un niveau. Leur peau en particulier intéresse les scientifiques pour ses multiples propriétés – son hydrodynamisme, notamment, a inspiré la technologie de certains types de pneus pour une meilleure adhérence sur route. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est la microstructure des écailles qui constitue leur peau : leur ratio hauteur/largeur empêche la fixation et la prolifération de micro-organismes… Une source d’opportunités infinies pour le secteur médical, qui cherche à reproduire cet effet pour protéger aussi bien des plaies que des surfaces ou instruments. Selon le type de surface, la prolifération des bactéries pourrait être réduite de 70 à 97 %.

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Une chose est sûre : le biomimétisme n’en est qu’à ses prémices ! Et c’est une excellente nouvelle. Nous montrer plus à l’écoute de la nature et prendre le temps d’observer ses mécanismes devrait certainement ouvrir la voie à des pratiques plus durables… pour un avenir plus respectueux de sa biodiversité.  

@Aparte_Mag